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re des œuvres des feuilletonistes. Il ne s’agit plus de découper au mieux un roman préalablement écrit en tranches, mais d’écrire (et souvent, d’écrire vite) des romans dont on sait par avance qu’ils son

Eugène Sue, auteur des Mystères de Paris en 1842.
Le 1er juillet 1836, Émile de Girardin et Armand Dutacq font paraître Le Siècle et La Presse. La Presse publie le premier feuilleton-roman d’Alexandre Dumas : La Comtesse de Salisbury, du 15 juillet au 11 septembre. Elle fait également paraître La Vieille Fille de Balzac, du 23 octobre au 30 novembre 1836. Puis de septembre à décembre 1837, ce seront les Mémoires du Diable de Frédéric Soulié (dans Le Journal des débats). D’un point de vue littéraire, la nouveauté tient à ce que la publication « au feuilleton » précède désormais à l’écriture des œuvres des feuilletonistes. Il ne s’agit plus de découper au mieux un roman préalablement écrit en tranches, mais d’écrire (et souvent, d’écrire vite) des romans dont on sait par avance qu’ils sont destinés au découpage. Sont conçus dans cet esprit Les Mystères de Paris d’Eugène Sue (publiés du 19 juin 1842 au 15 octobre 1843, et qui inspireront ses Mystères de Marseille à Émile Zola, Les Mystères de Londres de Paul Féval, Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas, ou encore l'ensemble de l'œuvre romanesque de Jean-Louis Dubut de Laforest.
Inspiré par le succès des Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, le feuilletoniste Ponson du Terrail, publie en 1857 dans le journal La Patrie la première œuvre du cycle des « Drames de Paris », L'Héritage mystérieux. Son héros, le populaire Rocambole, inspire l'adjectif « rocambolesque » qui va désormais qualifier des événements ou des péripéties incroyables.
On peut alors véritablement parler du « roman-feuilleton » comme genre en soi. Les éditeurs de journaux envisagent ces publications comme de véritables opérations publicitaires, et embauchent des équipes d’auteurs à qui ils demandent d’écrire, rapidement, des romans dans le goût du public. Certaines de ces équipes font même du travail de collaboration, composant des romans à plusieurs mains. Une partie de la critique voit alors dans ces publications « bas de page » une littérature populiste et industrielle, pour tout dire avilie, et caractéristique de l’émergence d’une culture de masse.
Dès le milieu du xixe siècle, les réactions ne vont pas manquer face au succès grandissant de cette forme de littérature. Le baron Chapuys de Montlaville prononcera plusieurs discours à la tribune de l’Assemblée nationale entre 1843 et 1847, où seront dénoncés les dangers de ce qu’il compare à une véritable œuvre d’aliénation de la raison par l’imagination. Il représente ici la position des puritains face à la multiplication de ces romans populaires, et traduit l’inquiétude de ses pairs devant les formes que prend la démocratisation des débats d’idées. Pour nuancer cette position, il faut préciser que c’est également l’avilissement moral des lecteurs que l’on craint, notamment à cause de la démarche mercantile qui accompagne ces romans, dont on craint qu’elle ne contamine définitivement la pensée des écrivains.
Alfred Nettement de son côté constatera

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